Jean-Laurent Franchineau - Veolia Jean-Laurent Franchineau a commencé sa carrière dans l'aéronautique avant de rejoindre Veolia et son poste actuel de directeur du programme de recherche Transport.
Sa mission est de préparer, pour la division Transport, les nouveaux services à la mobilité sur le territoire, autour de trois grands thèmes : le véhicule propre (véhicule électrique, carburants alternatifs, nouvelles architectures véhicules) ; le véhicule communicant ; les nouveaux services aux clients (système d'information des voyageurs).
Pour ce faire, il doit avoir une vision multimodale. C'est donc tout naturellement qu'il est amené à intégrer le domaine d'activité stratégique (DAS) Solutions de Mobilité Intelligente (SMI) du pôle Mov'eo, au poste de copilote.
Au centre de ses préoccupations, le véhicule dans son nouvel environnement de mobilité (mobilité contrainte, espace limité) ; l'optimisation des infrastructures existantes et leur partage.

D'après vous, quel est l'enjeu de l'automobile aujourd'hui ?

Créer des véhicules intelligents, développer de nouveaux services...
La question est : comment s'inscrire dans ces nouveaux services ? (infrastructure informée, stationnement, gestion d'énergie, gestion de flotte...). Nous devons développer des usages différents pour le véhicule, plus partagés. Aujourd'hui, le transport public est efficace car il fait gagner du temps à ses usagers.
La notion d'utilisateur et surtout de communauté devient centrale, en partie depuis l'arrivée des smartphones qui ont aussi un très fort impact sur la mobilité (notion d'achat de kilomètres, de paiement à l'usage...).
Un des enjeux du pôle de compétitivité et des PME de la filière est de traiter toutes ces mobilités : de la voiture qui nous appartient, mais communicante (parking, gestion d'énergie, gestion de la vitesse) et qui constitue l'avenir proche, au covoiturage ou l'auto-partage comme par exemple à La Rochelle ou Autolib à Paris.

D'après vous, les PME ont-elles leur place dans cette nouvelle mobilité ?

Tous ces nouveaux services créent des opportunités d'innovation et de développement de produits pour les PME : les routes automatiques, les capteurs intelligents, les softwares (services et embarqués), les systèmes de station et bornes de recharge, l'automatisation, les centres de calculs, l'optimisation des informations de différentes sources...
De nombreux projets peuvent naître au sein de ces marchés niches, comme Microbus (désormais le Bluebus) de Gruau.
Il faut néanmoins anticiper certains risques et adopter de nouveaux comportements : savoir où innover, se regrouper autour de projets, travailler ensemble. Il faut également parfois savoir abandonner certains domaines et s'associer avec des spécialistes, savoir se recentrer sur l'activité qui a le plus de chances de réussir. « Il faut rechercher l'efficacité et jouer en équipe compte tenu de la concurrence européenne et internationale ».

Vous faites de la veille ?

Notre activité de veille nous permet de nous conforter dans notre vision de la mobilité à moyen et long terme... Ainsi, il est possible de détecter des avancées (veille technologique) et d'élargir sa vision (sites, réseaux sociaux, communautés d'utilisateurs...). On se coordonne avec les autres acteurs pour une meilleure efficacité.

Un dernier mot pour les PME qui nous lisent ?

Les transports publics peuvent apporter beaucoup à l'automobile. C'est un domaine qui permet de belles innovations qui sont autant de marchés de niche ou de marchés tests.