Cl'eo, Veille technologique Transports et Mobilité
Jerôme Perrin, directeur général de VeDeCoM

Un certain nombre de PME sont membres de VeDeCoM. Elles peuvent rentabiliser leurs investissements sur les projets et sur des gains indirects tels que la création d'emplois, l'attractivité, le rayonnement international... Polytechnicien, Jerôme Perrin se lance en 1978 dans la recherche pour travailler sur la conversion photovoltaïque de l'énergie solaire. Il entre au CNRS en 1981, passe une thèse d'état en physique sur les plasmas de gaz réactifs appliqués au dépôt de couches minces de silicium, et devient directeur de recherche en 1991. En 1996, il intègre la recherche et développement d'un industriel fournisseur d'équipements de fabrication de panneaux photovoltaïques et d'écrans plats par des procédés de plasmas en grande surface. Au bout de quatre ans, il entre chez Air liquide pour diriger plusieurs programmes d'innovation sur la mise en oeuvre de gaz industriels dans plusieurs secteurs d'application : la microélectronique et la macroélectronique (écrans plats, photovoltaïque), l'analyse, les traitements thermiques, les traitements de surface, et particulièrement la production et le stockage d'hydrogène et la pile à combustible.
C'est ainsi qu'il se rapproche du domaine automobile.

Fin 2006, Renault le sollicite pour diriger son programme de R&D et de projets technologiques avancés sur le thème "CO2, énergie, environnement", c'est-à-dire tout ce qui contribue à réduire la consommation énergétique, les émissions et l'impact environnemental des véhicules. C'est un rôle transversal et son parcours atypique lui permet d'apporter un regard différent. Au moment où Renault se lance dans son programme sur le véhicule électrique, il monte plusieurs projets d'innovation dont certains vont déboucher dans la nouvelle Zoé qui commence à être commercialisée.
Il est nommé directeur général de VeDeCoM début 2012. Sa double expérience dans la recherche publique et dans l'industrie lui permet d'appréhender les enjeux et les cultures de chacun des deux milieux et de bien les articuler.

C'est un des objectifs de l'institut VeDeCoM ?

Né en 2012, l'institut VeDeCoM est un projet muri au sein du pôle Mov'eo, suite à la crise de 2008. PSA Peugeot Citroën et Renault décident de collaborer. Avec Valeo, Safran, l'UVSQ, les collectivités territoriales, des écoles comme l'Estaca, l'Esigelec, des organismes tels que le Cetim, l'Ifsttar, et l'IFP-Energies nouvelles, ils créent en mai 2010 Mov'eo Tec, une fondation partenariale dont l'objet initial est le projet VeDeCoM. Le premier projet VeDeCoM a soulevé beaucoup de discussions ; sans doute insuffisamment défini, avec un périmètre assez vaste, il n'a pas été retenu.

L'enjeu a été repensé aujourd'hui : "efficacité énergétique dans les transports individuels" et le projet se base sur trois axes :
- électrification des véhicules pour réduire leurs émissions en zone urbaine ;
- connectivité et délégation de conduite pour une circulation plus fluide et plus sûre ;
- infrastructure et services et nouveaux usages pour une mobilité et une énergie partagées.
VeDeCoM est aussi un institut de formation.
La gouvernance se compose d'un bureau, d'un conseil d'administration (avec près de 50 membres aujourd'hui), d'un directeur général et de trois directeurs opérationnels : Ladimir Prince pour le programme véhicule, Jean-Laurent Franchineau pour le programme éco-mobilité, et Victor Etgens pour la recherche et formation.

Comment cela fonctionne t-il ?

C'est un partenariat public-privé qui vise à associer les industriels et les laboratoires dans une même structure et en faire une usine à projets, disposant de moyens propres et de moyens mis à disposition (par les membres). Les projets sont définis en commun. L'Etat abonde au début (54 millions sur 10 ans) et les membres également.
Un des principes fondateurs incontournables : le travail réalisé en commun appartient à VeDeCoM (propriété intellectuelle). La valorisation de ce bien commun est d'ailleurs une des ressources qui doit pérenniser la vie de l'institut au même titre que les contrats de recherche collaboratifs (nationaux ou européens), les recettes de formation et éventuellement des contrats de prestations.

Les projets qui seront traités seront soit des projets pré-compétitifs (du type ANR plutôt que FUI) où plusieurs acteurs partagent leur recherche amont avant de les spécifier en applications industrialisables, soit des projets pré-normatifs où plusieurs acteurs se mettent ensemble pour faire évoluer un standard.

D'ores et déjà, nous allons déposer deux projets européens, l'un sur la recharge inductive des véhicules électriques en roulant, l'autre sur l'intégration des plateformes numériques multimodales dans les navigations embarquées des véhicules. Parallèlement nous visons de réaliser ensemble un premier démonstrateur de véhicule automatique ou à conduite déléguée dès la fin de 2013.
En moins d'un an, VeDeCoM a déjà recruté près de vingt personnes, dont trois chercheurs postdoctoraux et onze thésards, qui viennent de partout dans le monde (Algérie, Bulgarie, Canada, Chine, Inde, Iran, Turquie, Vietnam...). Ils travaillent sur des sujets variés tels que la fusion de données, la mécatronique, la psychologie du comportement, l'économie, la sociologie, l'ergonomie...

N'est-ce-pas un peu difficile pour une PME d'intégrer un projet tel que VeDeCoM ?

Un certain nombre de PME sont membres de VeDeCoM. Chacune d'elles s'engage sur le plan financier et sur le partage de la propriété intellectuelle, mais en contrepartie elles peuvent rentabiliser leurs investissements sur les projets et sur des gains indirects tels que la création d'emplois, l'attractivité, le rayonnement international et un certain effet d'influence...
Etre membre de VeDeCoM oblige, mais offre des contreparties importantes.

Retour liste
Congrès international CESA

Les 7 et 8 décembre 2022 - Paris

L'électronique automobile, notamment la mécatronique, les commandes du groupe motopropulseur, la connectivité des véhicules, l'aide à la conduite et l'automatisation, ainsi que l'intelligence artificielle intégrée soutenue par le big data et les architectures en nuage, contribuent depuis longtemps à améliorer la sécurité et les performances et à réduire l'empreinte environnementale de l'automobile. Ils auront un impact encore plus important sur la mobilité durable au cours des prochaines années.

Plus que jamais, les industries de l'électronique et de l'automobile doivent relever des défis stratégiques et mieux se préparer à notre avenir. Ce congrès, organisé par la SIA avec le soutien de la PFA, en étroite collaboration avec l'industrie électronique française, se concentrera sur la manière dont l'électronique automobile peut intégrer davantage la durabilité et l'efficacité dans la voiture elle-même, dans la nouvelle mobilité et les services, tandis que l'industrie électronique poursuivra ses efforts pour être totalement durable. Cette focalisation positionnera le CESA comme l'événement-clé sur ces sujets en 2022.

Voir l'événement dans l'agenda de Cl'eo.

Mov'eo - Le blog PME Plus d'informations
sur le Blog Mov'eo PME.
Liens partenaires
© NextMove • Conditions générales d'utilisation